Tabac : Des fumeurs créent une association pour défendre leur liberté
Les fumeurs ont décidé de se regrouper au sein de L'Union pour les droits des fumeurs adultes (UDFA) afin de limiter les lois anti-tabac.
ls sont plus de 12,5 millions en France. Si tous les fumeurs de plus de 18 ans se regroupaient, ils auraient de quoi faire trembler les acteurs du secteur. Plusieurs fumeurs ont ainsi décidé de se serrer les coudes au sein d'une association destinée à défendre leurs droits et leurs libertés. L'Union pour les droits des fumeurs adultes (UDFA) veut utiliser le poids économique, social et politique de cette catégorie de population pour faire entendre leur voix, et « empêcher des mesures qui vont à l'encontre de la santé publique, des finances publiques et des intérêts (des fumeurs) ».
13,6 milliards d'euros de taxes
Les millions de fumeurs âgés de 18 ans et plus, représentent en moyenne « 21.600 fumeurs par circonscription législative, ce qui est énorme quand on sait que la plupart des députés sont élus avec moins de 500 voix d'écart », souligne un document que l'association compte distribuer via les buralistes.
L'Etat perçoit 13,6 milliards d'euros au titre des taxes sur le tabac, soit 80,20% du prix d'un paquet de cigarettes, rappelle Nathalie Masseron, présidente de l'association, et « nous ne voulons plus être considérés comme des "cochons de payants"». Citant un récent rapport parlementaire souvent mis en avant par l'industrie du tabac et les buralistes, elle met en parallèle le coût social du tabac, estimé lui à 6,8 milliards d'euros.
L'UDFA note par ailleurs que la différence des prix du tabac entre la France et les pays limitrophes fait perdre 2,7 milliards par an à l'Etat, puisqu'elle conduit certains fumeurs a acheter leur tabac de l'autre côté de la frontière échappant ainsi aux taxes françaises. Selon les Douanes, une cigarette sur cinq fumée en France est achetée ailleurs que chez l'un des 28.000 buralistes de l'Hexagone.
"L'avocat du diable"
« Nous voulons défendre notre liberté », martèle la présidente de l'association. Elle énumère : « On nous interdit les terrasses des cafés, certains veulent nous empêcher d'accéder aux parcs où il y a des enfants, certains hôtels sont non-fumeurs, bientôt on ne pourra plus louer un appartement si on est fumeur, on parle même d'interdire la cigarette en voiture ! »
Elle a conscience de se « faire l'avocat du diable », alors qu'en France 73.000 personnes meurent chaque année du tabac, mais veut que « lors des débats autour du tabac, la parole ne soit pas donnée qu'aux anti-tabac ». L'UDFA propose alors « un autre éclairage, celui d'adultes responsables ». Autrement dit, « oui à la prévention du tabagisme des mineurs, non à l'infantilisation des adultes fumeurs ».
francesoir.fr - 28 mai 2012